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“Serafico carissimo. Ihnen gefallen doch auch nicht diese wirklichen “Knittelverse”…”

Lettere di Marie Thurn und Taxis a Rainer Maria Rilke
Segnatura: 206
Data completa: 1926 gen. 15
Descrizione: Briefwechsel: n. 438
Trascrizione: Serafico carissimo - Ihnen gefallen doch auch nicht diese wirklichen «Knittelverse» von H. de Régnier? - Mir scheint es höchstens eine réclame für die verschiedenen Antiquare, sie ist freilich ganz unterhaltend wenn man Venedig kennt - aber andererseits liebe ich die Worte zu sehr um diese falschen Accente zu vertragen, finden Sie nicht daß solche Reime einem die Ohren zerreißen? - Die letzten Bücher von Régnier (Mr De Brèot, Pécheresse etc) m‘ont ennuyée à pleurer aber wenn Sie sein allerletzes reccommandiren werde ich mir es nehmen. Ich habe jetzt mit großer Freude die Briefe von Schlötzer gelesen, der in Rom war gerade wie ich, als Kind, auch dorten war, und von allen Leuten die wir damals fort sahen, spricht und erzählt - viel Interessantes speziell über Liszt. Dann lese ich einiges wunderschönes von Couperus der wirklich manchmal an Dostoïevsky erinnert. Aber das alles ist nur nebenbei, denn die Hauptsache bleibt Ihre Gesundheit mit der Sie leider so unzufrieden scheinen - Serafico jetzt will ich Ihnen etwas erzählen: Meine Schwester Carola ist auf einmal vor zwei Jahren von einer merkwürdigen Schwäche befallen worden. Es war ihr immer mühsamer zu gehen, sie, die sonst so agil war, konnte sich bald nicht mehr rühren - die ersten Ärzte von Wien behandelten sie - sie war wochenlang im besten Sanatorium - sie fuhr nach Viareggio im Winter, im Sommer nach Pisthyan - es nützte gar nichts - elle ne pouvait plus du tout marcher, pas même se lever de son fauteuil - impossible de a voyager, la pauvre femme a passé son hiver (24-25) à Gleichenberg et j’avoue que nous avons craint une paralysie complète. Eh bien elle a entendu parler d’un paysan guérisseur de Styrie, d’un certain «Höller-Hansl» paraî-il a une renommée extraordinaire - elle s’est mise en rapport avec lui, et ce bonhomme sans l'avoir vue, sans savoir ce dont elle se plaint, lui a envoyé un diagnostique exact, indiquant une cause précise de son immobilité. On lui envoie simplement une petite bouteille avec écrit dessus le sexe et l’âge. Il regarde seulement et ne fait pas d’analyse. - Il a envoyé à Carola des thés à prendre - et à l’heure qu’il est elle se promène sans bâton, elle monte et descend les escaliers, et elle est à Brioni, dans la joie d'avoir retrouvé ses jambes!! Vous savez que moi je suis très sceptique en fait de médecins, de médecines et particulièrement de ces amateurs extraordinaires; mais cette fois-ci je ne peux que constater - Sophie Öttingen l’a aussi consulté et est ravie des résultats. Qui sait, Serafico, si cela ne serait pas quelque chose pour vous? Pensez-y. Je serai à Vienne pour Mars; si vous y veniez je crois que je pourrais vous loger, et de là vous pourriez vous mettre en rapport avec ce paysan très simple, qui vit avec sa femme au fin fond de la Styrie dans les montagnes, qui n’envoie que des remèdes composés d’herbes médicinales et qui emploie l’argent de ses consultations pour bâtir une église. Je trouve que vu les résultats extraordinaires cela vaudrait la peine d’un essai. Vous savez, cher ami, la joie que j’aurais à vous avoir de nouveau chez moi, à causer avec vous, à entrer de nouveau dans ce monde enchanté, dont vous m’ouvrez les portes - Mais ce n’est pas par égoïsme que je vous parle de cet homme étrange, mais parce que je crois vraiment qu'il pourrait vous être de grande utilité. Donc encore une fois, pensez-y. Alex a été ici - du 28 Décembre a l’11 Janvier. Il vient donc de repartir pour la Bohême et Vienne - et puis vers la mi-février je pense, il veut revenir ici, et le 25 si je ne me trompe, s’embarquer pour le Soudan!! De nouveau une expédition de chasse - cette fois moins lointaine et moins longue que l'année passée, mais j’avoue que j'espérais un peu plus de répit! - Aussi je reste encore ici pour l’y attendre, puis je rentre m’arrêtant probablement pour quelques jours à Florence chez Berenson, et voulant voir Duino en passant. Serafico j’ai plus peur de revoir Duino reconstruit que je n’en ai eu de le voir détruit de fond en comble - et s’il y a un être au monde qui me comprendra, c’est bien vous! - Pascha ist hier mit seinem reizenden Raymond - wohl ein Traum von einem Cherubin - wenn ich ihn seh, so schlank und blond und zart höre ich immer «Voi che sapete ... » Vater und Sohn wollen später nach Sizilien und dann Tripolis. - Lori ist unendlich geschmeichelt daß Sie davon sprechen sie zu bewundern!! - Sie schwimmt fort in Seligkeit; heute sollten wir, mit Don Fabio Colonna als Cicerone, uns die Sixtina anschauen - aber es gießt. - Kerschbaumer gibt am 4 Februar ein Conzert - er ist ungeheuer gewachsen in der letzten Zeit. Aber gestern hätte ich Sie mit mir haben wollen - habe gegabelt bei Cecco Massimo in diesem merkwürdigen Palazzo Massimo alle Colonne welches Sie sich vielleicht erinnern. Das prunkvollste, düsterste, römischste was ich je gesehen habe - Als Kind war ich oft dorten mit meiner Mutter, welche mit der alten Fstin Massimo einer Tochter der Herzogin von Berry so intim war. Sie stellen sich es nicht vor - cette vastitude morne et magnifique - ces salles de marbre avec des trônes, ces colonnes de granit rose, ces gobelins, ces frises peintes par Giulio Romano, par Pierin del Vaga, ces tentures de velours pourpre brodé d’or, ces tableaux - Rembrandt, Titien, Sustermans ... et tout cela noyé dans une pénombre sépulcrale. Les couleurs délicates des fresques, la finesse des stucs semblent voilés par une couche de poussière et il fait un froid mortel dans ces pièces immenses - Le prince, son fils qui compose de la musique ultra moderne, la Psse Marie Béatrix Infante d'Espagne et moi, nous avons très bien déjeuné dans un petit salon bien chauffé (par la grâce de Dieu -) Mais il n’y a plus qu’à Rome qu’on trouve un milieu pareil bizarre, inquiétant et pourtant magnifique et délicieux. Serafico je me sauve - cette lettre est trop longue! Consultez Höller-Hansl je vous en prie! MT Oui je vous en prie aussi faites moi envoyer la vie de Liszt.
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